La ferme du Roteleux et ses dépendances, faisaient autrefois partie du territoire de Bersillies et ont de tout temps appartenu au chapitres de Sainte-Aldegonde de Maubeuge.

Cette ferme existait depuis la fin du XI e siècle, son origine se rattache à des faits moyenâgeux, de la triste histoire d'amour entre la belle Aliénor de Pierre-Fontaine et le brave Arnould du Mesnil. Relatés dans les archives du chapitre de Maubeuge de 1190.

Le père d’Aliénor était contre la relation amoureuse de sa fille et d’Arnould, par le souvenir d’anciens affronts et par le perte récente d’un procès qu’il avait soutenu contre lui devant le conte Baudouin, leur suzerain à tous deux.

Les amoureux se donnaient des rendez-vous secrets dans une forêt du village. Un jour, l’aimant se rendit au lieu du rendez vous, c’était par une froide soirée de décembre , la neige couvrait les terres et la bise soufflait avec force à travers la foret sombre. Pour la première fois, il ne vit pas venir son aimante.

Il attendit longuement en vain, le cœur agité, il allait rejoindre le sentier par lequel il était venu. Lors qu’il entendit des bruits, soudain, une meute de loups affamé  s’élança sur lui, Arnould se servit de son épée, il en tuera trois avant de trouver la mort. A son arrivée, Aliénor put contempler les restes de son amant étendus sur la neige ensanglantée à coté de son épée et des cadavres des animaux. Elle poussa un cri de désespoir, se jeter la face contre terre en étreignant les restes sanglants. Peu de jour après elle était cloué au lit, malade, anéantie. Trois mois plus tard, elle se retira au monastère de Maubeuge.

Au bout de quelques années, elle mourut de désespoir après avoir légué à sa communauté ses biens. Parmi ces biens se trouvait le lieu ou son bienaimé avait péri. Elle ordonna qu’on y élevât une chapelle et une métairie. C’est de là que le nom de Roteleux fut donné rote (route, chemin) et leux (loup), pour rappeler le souvenir des terribles animaux qui avaient dévoré Arnould.

Le 30 août 1861 . La récompense départementale offerte aux cultivateurs qui ont rendu des services éminents à l'agriculture, présente au jugement de la Société d'agriculture de Valenciennes.  Mr Pierre Lemaire fils , de Bettignies, dont les titres sont les suivants : Mr Pierre Lemaire fils est cultivateur à Bettignies depuis 1856 époque de la mort de son père auquel il a succédé à titre de chef de la communauté qui existe entre sa mère, son frère, ses sœurs et lui. Il exploite deux fermes, la ferme du Roteleux et la ferme de Pierrefontaine.

Celle de Roteleux composée de 61 hectares cultivés cette année, savoir: Prairies naturelles,  15 hect ,  blés d'hiver 19 hect, trèfles  10 hect,  marsages 10 hect, betteraves  7 hect . Les bâtiments de cette ferme sont bien disposés, en bon état et bien tenus. Ils se composent d'une vaste grange, d'une grande écurie pour vingt chevaux, de deux autres plus petites pour les poulains de deux âges, de deux grandes bergeries et trois plus petites, de deux étables de trois rancelles, d'une vaste remise

pour chariots et instruments aratoires, de poulailler, et d'une remise pour la manipulation des pulpes. La cour est vaste, formant un rectangle entouré des bâtiments, elle est pavée en grès. Les fumiers sont bien dressés et séparés en deux parties par une chaussée sous laquelle se trouve la citerne au purin dans laquelle se déversent les purins et les eaux de tous les bâtiments et ce qui s'égoutte des fumiers établis en pente vers cette citerne ; une pompe placée au milieu permet d'arroser les fumiers en temps de sécheresse.

L'espèce bovine en bon état se compose dans cette ferme de six vaches laitières dont une de race Durham pure et les autres de race croisée Durham et hollandaise, une petite vache bretonne

dix veaux et génisses de même race, deux taureaux hollandais. Cinq jeunes bœufs destinés à l'engrais et au travail, élevés dans la ferme.

Espèce chevaline, Quatorze chevaux juments et poulains de 2 ans de gros traitet demi fin.

Cinq poulains de un à deux ans. Trois poulains laiterons dont un de père arabe pur sang.

Espèce ovine, un troupeau en moyenne de deux cent cinquante bêtes de bonne race du pays améliorée, parmi lesquels cinq béliers de choix dont un de race Dishley-Mérinos et un Dishley flamand.

Espèce porcine, Quatre truies et un verrat de race Berkshire et Hampshire pure, très-beau produit et en très-bon état , deux porcs en graisse pour la ferme.

Basse-cour, 180 poules, poulets etc.. 20 canards très-belle espèce pour lesquels il a obtenu le premier prix au Concours universel de 1855 à Paris.

Il ne reste plus rien de cette grande et jolie bâtisse, plusieurs chemins ont été labourés, l'étang rebouché, l'endroit est privé.    Mise a jour le 09/02/2017